Nous venons de recevoir une triste nouvelle. Celui que personne n’attend, celui qui, même si vous savez que cela viendra un jour, arrive toujours au mauvais moment. Kevin est mort. Le plus jeune patient de l’hospice au Rwanda. Il est avec nous depuis sept ans. Il souffrait de sclérose latérale amyotrophique. Le mot patient ne lui convenait pas du tout. Il était un membre de la famille, l’une des premières personnes admises dans le centre nouvellement ouvert. Sous ses yeux, l’hospice s’est développé et l’équipe s’est renforcée. Kevin a mûri et nous avons tout fait pour qu’il se sente chez lui.

Avec chaque jour qui passait, vous pouviez voir à quel point ses muscles s’affaiblissaient, mais il profitait pleinement de la vie. Grâce à vous, il est allé à l’école et s’est fait de nombreux amis. Il avait soif de connaissances. Il lisait beaucoup et aimait les jeux éducatifs. Il était ami avec les infirmières et était impatient de les aider à rouler des bandages, à couper et à préparer leurs pansements, et elles étaient toujours impatientes de l’engager, sachant que c’était une excellente formation manuelle pour lui. Il rêvait de devenir artiste, chanteur. Il avait de nombreux rêves. Nous avons essayé d’en réaliser le plus grand nombre possible.

Il était incapable de dormir depuis plusieurs jours. Il se sentait de pire en pire, mais il ne laissait pas sa maladie le vaincre et il se préparait avec diligence pour les examens. Solange, notre aide médicale, devait lui apprendre la chimie, car elle avait parfaitement réussi les examens cette année, elle impressionnée beaucoup Kevin.

Il n’y avait aucun signe que quelque chose se passerait.Hier, Kevin avait envie de manger une pastèque, Sour Marysia a immédiatement envoyé un employé au marché. Il cherchait sœur Maria, voulant chanter sa chanson pour elle. Il a chanté pour réaliser son dernier rêve et exprimer sa gratitude pour ce qu’il avait reçu d’elle. Aujourd’hui, pendant la Sainte Messe, il a pris la communion et s’est endormi. Pour toujours.

Merci Kevin d’avoir été avec nous durant toutes ces années. Pour nous avoir appris que les rêves ne sont pas cachés dans un tiroir, mais que je peux les gérer et, après tout, qu’ils sont simplement réalisés.

A bientôt mon ami !