Centre nutritionnel

Nous avons sorti Divine de la faim, une cuillerée à la fois

République démocratique du Congo

La RDC, le second pays africain en termes de superficie, est plein de paradoxes. D’un côte, il abonde en richesses naturelles (cobalt, cuivre, pétrole, diamants, or…) ; de l’autre, ses habitants sont parmi les nations les plus pauvres du monde. Depuis des décennies, la RDC est plongée dans des conflits à répétition qui sont à l’origine de l’une des crises humanitaires les plus importantes dans le monde.

Infos clés :
  • 77% de la population du pays vit dans une pauvreté extrême avec moins d’1,90 dollar par jour 
  • 16% de la population du pays, ce qui donne environ 13 millions d’individus, a besoin d’aide humanitaire urgente 
  • 13,6 millions de Congolais n’ont pas d’accès aux sources d’eau potable ni aux équipements sanitaires de base 
  • toute la RDC est parsemé de sources de maladies mortelles telles que la rougeole, le paludisme, le choléra ou le virus Ebola 
  • environ 10% de tous les cas mortels du paludisme en Afrique subsaharienne ont été enregistrés en RDC
Dans notre hôpital, on procède annuellement à environ

26 000

procédures médicales
Annuellement, nous prenons en charge environ

6 000

patients atteints de paludisme
En 2024 nos sage-femmes ont assisté à environ

920

accouchements

16.05.2025

Douze ans. Un âge où le monde devrait s’ouvrir à elle, rempli de premières grandes amitiés, de secrets d’école et de rêves d’avenir. Mais pour son douzième anniversaire, Divine a dû se battre pour survivre. Elle a été confrontée à la faim.

Il ne s’agit pas d’un simple gargouillement d’estomac qu’un repas copieux peut apaiser. Il s’agit d’une malnutrition si grave que le corps résiste à la nourriture, et chaque bouchée imprudente peut aggraver la situation. C’est pourquoi notre combat pour Divine est un exercice de patience, une stratégie qui consiste à avancer à petits pas précis.

Tout d’abord, on lui a donné du lait thérapeutique, avec précaution, presque cuillère par cuillère. Puis est venu ce que sœur Agnieszka appelle le « test d’appétit ». Un œuf. Mangé immédiatement : une petite victoire. Puis du jus, des fruits. Hier, Divine a mangé de la viande et du poisson avec le sourire. L’idée de manger des épinards ou des haricots ne la réjouit toujours pas, mais nous savons que ce n’est qu’une question de temps. Aujourd’hui, elle a mangé une autre portion, cette fois-ci du poulet. Heureusement, son appétit semble se maintenir.

À la Bonne Fabrique, nous n’essayons pas de changer le monde entier. Les statistiques mondiales sur la faim de l’OMS ne dictent pas nos actions. Nous voyons une personne en particulier. Nous voyons Divine. Son histoire, son combat silencieux et le sourire qui revient lentement sur son visage. Chaque enfant qui arrive sous notre garde à Ntamugenga compte pour nous. Derrière chaque numéro anonyme se cache une histoire réelle et une souffrance réelle, comme celle de Divine. La faim entraîne souvent d’autres problèmes de santé, que nous diagnostiquons petit à petit, mais nous devons d’abord la libérer de son emprise dévastatrice.

Divine a encore besoin de nombreux jours de nutrition, de soins et de soutien avant de pouvoir se rétablir, avant de pouvoir simplement être une enfant de douze ans, au lieu d’une enfant qui lutte pour chaque souffle. Vous pouvez lui donner ce temps en lui offrant un repas thérapeutique.