Aujourd’hui, Roger occupe un peu moins d’espace dans ce monde qu’hier. Il n’est presque plus parmi nous. Lors de l’explosion du port de Beyrouth, il a perdu sa famille et sa maison. Le Liban, frappé par la crise, ne peut lui offrir aucun travail. Le cancer ronge lentement son corps. Roger vit dans l’ombre de la tragédie, mais il a lui-même presque cessé de projeter une ombre, tant il a maigri à cause de la maladie.
Il s’est réfugié dans un bâtiment abandonné, où nous nous rendions régulièrement pour lui apporter des médicaments et de la nourriture. Nous ne le laisserons pas affronter ce monde seul. Une personne mourante a besoin de très peu : une poignée d’analgésiques, du pain, un verre de thé. Et de la présence de quelqu’un qui sait qu’il est encore là.
Il y a une semaine, quelqu’un est venu dans le bâtiment abandonné et a dit à Roger de partir. Il a mis ses affaires dans un sac en plastique et s’est rendu chez un ami. Temporairement. Tout dans la vie de Roger est devenu temporaire.
Les conditions étaient terribles, mais comparé à la rue, le bâtiment abandonné était un véritable luxe.
Nous n’essayons pas de reconstruire sa vie. Nous voulons mettre fin à cette avalanche de malheurs. Trouver à Roger un endroit qui marquera la fin de ses pertes et le début de la paix. Lui offrir une chambre où personne ne forcera jamais un homme mourant à partir.
Votre soutien est la clé qui permettra à Roger de fermer les yeux en paix. Visitez notre site web, cliquez sur la cloche et offrez à Roger une dernière adresse sûre.