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LETTRE de la sœur Agnieszka, directrice de l’hôpital de Ntamugenga

République démocratique du Congo

La RDC, le second pays africain en termes de superficie, est plein de paradoxes. D’un côte, il abonde en richesses naturelles (cobalt, cuivre, pétrole, diamants, or…) ; de l’autre, ses habitants sont parmi les nations les plus pauvres du monde. Depuis des décennies, la RDC est plongée dans des conflits à répétition qui sont à l’origine de l’une des crises humanitaires les plus importantes dans le monde.

Infos clés :
  • 77% de la population du pays vit dans une pauvreté extrême avec moins d’1,90 dollar par jour 
  • 16% de la population du pays, ce qui donne environ 13 millions d’individus, a besoin d’aide humanitaire urgente 
  • 13,6 millions de Congolais n’ont pas d’accès aux sources d’eau potable ni aux équipements sanitaires de base 
  • toute la RDC est parsemé de sources de maladies mortelles telles que la rougeole, le paludisme, le choléra ou le virus Ebola 
  • environ 10% de tous les cas mortels du paludisme en Afrique subsaharienne ont été enregistrés en RDC
Dans notre hôpital, on procède annuellement à environ

27 000

procédures médicales
Annuellement, nous prenons en charge environ

7 000

patients atteints de paludisme
En 2023 nos sage-femmes ont assisté à environ

953

accouchements

26.09.2018

« La jungle vierge, de belles perspectives sur des volcans et des lacs. La DRC, c’est un paradis pour les touristes » – aiment répéter ceux qui reviennent d’une expédition au pied d’un volcan où ils eurent l’opportunité d’admirer les derniers gorilles des montagnes. J’entends souvent ce genre de paroles prononcés au poste-frontières local. Mais les locaux, eux, ajoutent d’habitude : « Certes, le Congo c’est un paradis pour les touristes… Mais c’est également un véritable enfer pour ses habitants. »

La République démocratique du Congo n’a jamais avant plongé dans une crise économique et un chaos politique tellement profonds qu’aujourd’hui. Cette instabilité profite à toutes sortes de malfaiteurs qui sont l’un des principaux fléaux qui touchent le pays. Il ne se passe pas un jour sans que nous apprenions un nouveau enlèvement ou une nouvelle exécution. La liste est longue : l’insécurité chronique, la misère omniprésente, le réseau routier en piteux état, des prix qui explosent car presque tous les produits doivent être importés… Il n’existe aucun système de sécurité sociale. Les malades et les handicapés étant laissés pour compte, leur situation est particulièrement difficile. Parfois, il nous arrive de penser que tout le désespoir du monde vient se cristalliser justement en RDC…

Paradoxalement, il y est très rare de tomber sur un individu qui manifeste de la tristesse. Les précipitations ayant dernièrement ravagé les cultures des haricots, la famine est un risque de plus en plus réel. Les averses ont également détruit de nombreuses habitations. Or, les locaux ne désespèrent pas. Ils reconstruisent leurs domiciles avec des matériaux de fortune et se répètent, telle une mantra : « Ça ira, quand même ». Voilà une sorte de bon mot qu’on aime à se répéter quand rien ne va plus. « Tant qu’on est en vie, l’espoir est là. Personne ne nous l’enlèvera. Certes, nous sommes dans le dur, mais s’il arrive qu’un malheur touche un voisin ou un ami, pas question de rester les bras croisés ! » – voilà le mot d’ordre des Congolais. Dans le Nord-Kivu, nos patients et nos voisins sont réticents à l’idée d’évoquer l’avenir puisque ils craignent de nouvelles infortunes. Depuis des années déjà, nous sommes pourtant témoins de leur persévérance dans le malheur. Ils se remettent débout après chaque catastrophe, qu’il s’agisse d’une éruption volcanique, d’une inondation, d’une nouvelle guerre ou encore d’une épidémie, comme celle, la plus récente, du virus Ebola.

Où puisent-ils leurs forces ? Difficile de le savoir, tout comme il est difficile à saisir le pourquoi du comment de votre inestimable générosité. C’est grâce à vous que nous pouvons fabriquer du bien ici, en RDC, en faveur de centaines, milliers et, bientôt, centaines de milliers d’êtres humains en détresse. Sachez donc que vous êtes carrément formidables !

Tant que nous sommes capables d’un petit geste de bonté, d’un sourire et d’un mot chaleureux, l’espoir perdurera. Et c’est bien vous qui la faites vivre en sauvant des vies, en changeant des destins et en permettant de faire l’expérience de la bonté humaine à ceux qui en manquent cruellement dans cette région du monde plongée dans la tristesse. Merci, merci pour tout !

Amicalement vôtre,

la sœur Agnieszka

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