Dès son premier jour en Pologne, Julia a su que ce n’était pas le moment de pleurer, mais d’agir concrètement. Elle a eu l’idée de réunir des femmes qui avaient elles aussi fui la guerre en Ukraine pour leur apprendre le crochet. C’est ainsi qu’un groupe s’est formé qui crée de magnifiques paniers, et voyant leur détermination, nous avons décidé de les aider à lancer une véritable Bonne Fabrique d’artisanat.
C’est l’histoire de femmes qui, brutalement contraintes de fuir leur foyer et de se retrouver dans un lieu étranger, n’ont pas baissé les bras et ont transformé leur besoin d’action en créant des objets artisanaux qui leur permettent de survivre en Pologne.
Au début, Olha nous présente ses excuses de ne pas pouvoir parler de ses derniers jours à Tchernihiv. Au bout d’un moment, cependant, elle lève les yeux et commence à parler, et on sent la tension dans l’air :
« A Tchernihiv, c’était comme ça… J’étais avec ma famille, mon mari et ma fille. Chaque minute, nous avions l’impression d’être au bord d’un précipice. Nous avions très peur. Tout cela se passait derrière le mur de notre maison. Ils brûlaient des bâtiments, s’emparaient de personnes, et nous ne pouvions qu’attendre. Ce sentiment de ne pas avoir le moindre contrôle sur mon propre destin était la chose la plus effrayante qui me soit jamais arrivée. Des gens meurent à côté de vous, et vous ne pouvez que priez pour que votre famille ne soit pas la prochaine.
En lui parlant, nous nous rendons compte qu’elle a vu toutes les horreurs de la guerre, bien qu’elle ne nous en parle pas toutes – et nous n’osons pas non plus le lui demander. Ses yeux en disent plus sur la tragédie qui s’est abattue sur l’Ukraine que les mots ne peuvent en dire. Mais Olha n’arrête pas de crocheter. Elle ne le fait que lorsque le petit fils de Julia monte sur ses genoux et demande son attention.
Pour ces femmes, créer des objets artisanaux est synonyme d’indépendance. C’est la base d’une entreprise dont les ailes peuvent se déployer sous la garde de la Bonne Fabrique – c’est-à-dire la vôtre ! C’est enfin un semblant de normalité pour que des moments où les pensées ne s’affolent pas et ne reviennent pas aux souvenirs encore frais d’un pays englouti par la guerre.
Julia, Olha et Nina sont le véritable esprit de la Bonne Fabrique qui ont juste besoin que vous soyez le plus nombreux possible à connaître leur initiative !
S’il vous plaît, aidez-nous et jetez un coup d’œil à la boutique, où vous pourrez trouver les magnifiques paniers qu’ils ont fabriqués.