Exaucer un dernier souhait

Nous ne pouvons pas sauver le cœur de Barata, mais nous pouvons réaliser son rêve

République démocratique du Congo

La RDC, le second pays africain en termes de superficie, est plein de paradoxes. D’un côte, il abonde en richesses naturelles (cobalt, cuivre, pétrole, diamants, or…) ; de l’autre, ses habitants sont parmi les nations les plus pauvres du monde. Depuis des décennies, la RDC est plongée dans des conflits à répétition qui sont à l’origine de l’une des crises humanitaires les plus importantes dans le monde.

Infos clés :
  • 77% de la population du pays vit dans une pauvreté extrême avec moins d’1,90 dollar par jour 
  • 16% de la population du pays, ce qui donne environ 13 millions d’individus, a besoin d’aide humanitaire urgente 
  • 13,6 millions de Congolais n’ont pas d’accès aux sources d’eau potable ni aux équipements sanitaires de base 
  • toute la RDC est parsemé de sources de maladies mortelles telles que la rougeole, le paludisme, le choléra ou le virus Ebola 
  • environ 10% de tous les cas mortels du paludisme en Afrique subsaharienne ont été enregistrés en RDC
Dans notre hôpital, on procède annuellement à environ

26 000

procédures médicales
Annuellement, nous prenons en charge environ

6 000

patients atteints de paludisme
En 2024 nos sage-femmes ont assisté à environ

920

accouchements

09.06.2025

« Quand un enfant meurt, vous mourez avec lui. Vous ne pouvez pas rester là sans rien ressentir », explique sœur Agnieszka, qui s’occupe de Barata depuis plus de trois ans. « Je l’ai vu pour la première fois en février 2022, lors de la Journée mondiale des enfants malades. Il respirait à peine, tellement il était gonflé par l’insuffisance cardiaque. »

La mère de Barata est assise à son chevet et pleure. Elle voit son enfant dépérir et ne peut rien faire. La clinique en France a envoyé les résultats de la consultation cardiologique. Bref, comme un verdict : trop tard pour une opération. Son cœur est tellement endommagé que toute intervention signifierait la mort sur la table d’opération. Il ne reste plus qu’à attendre… et la morphine.

Les infirmières taquinent les étudiants en médecine lorsqu’ils se vantent d’avoir mis un masque à oxygène à un patient. « Il n’y a pas de quoi se vanter, même Barata peut le faire tout seul », plaisantent-elles. Car Barata, bien qu’il n’ait que cinq ans, en sait plus sur la mort que la plupart des adultes. Lorsque les autres enfants pleurent et retirent leurs tubes, lui les remet lui-même. Il sait qu’il a besoin d’oxygène pour passer un peu plus de temps avec sa mère.

Nous les accompagnons là où la médecine a déjà fait tout ce qu’elle pouvait. Il ne reste plus qu’un être humain avec un autre.

Le jour de l’amitié, nous n’écrivons pas sur les amitiés faciles. Nous écrivons sur celles qui demandent du courage, celles où l’on est présent non pas parce que quelqu’un peut faire quelque chose pour nous, mais parce qu’il ne le peut plus. Sœur Agnieszka demande à l’enfant mourant : « De quoi rêves-tu ? »

Une portion de pop-corn quand la douleur s’atténuera. Une promenade en fauteuil roulant pour voir le monde à l’extérieur de la chambre d’hôpital une dernière fois. Une petite voiture colorée rien que pour lui. Son jus préféré, quand il aura retrouvé la force de le boire. Pour un enfant en bonne santé, ce sont des choses quotidiennes. Pour un enfant mourant, ce sont ses derniers grands rêves.

Vous pouvez réaliser ces rêves. En finançant un dernier souhait, vous donnez à un enfant mourant le sentiment que quelqu’un se soucie de lui et que, même dans ce dernier voyage difficile, un peu de bonheur l’attend.