Centre nutritionnel

Une mère a marché pendant des jours pour sauver son fils

République démocratique du Congo

La RDC, le second pays africain en termes de superficie, est plein de paradoxes. D’un côte, il abonde en richesses naturelles (cobalt, cuivre, pétrole, diamants, or…) ; de l’autre, ses habitants sont parmi les nations les plus pauvres du monde. Depuis des décennies, la RDC est plongée dans des conflits à répétition qui sont à l’origine de l’une des crises humanitaires les plus importantes dans le monde.

Infos clés :
  • environ 15,6 millions – 18% de Congolais souffrent de la faim
  • 3,4 millions d’enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition aiguë
  • 41,8% des millions d’enfants de moins de 5 ans sont rabougris
  • 63,2% des enfants de moins de 5 ans ainsi que 41% des femmes entre 15 et 49 ans ont une forme d’anémie
En 2024, nous avons sauvé de la maladie de famine

504

mineurs affamés
Notre centre d’aide alimentaire prend en charge au moins

80

enfants par semaine

06.06.2025

Hier, une mère est arrivée à notre centre avec son fils de trois ans. Elle n’avait pas d’argent pour le transport, elle a donc marché pendant plusieurs jours. L’enfant ne mangeait que des plantes féculentes locales depuis des semaines. Les parents ont très peu, alors qu’ils avaient autrefois de quoi vivre. Leurs chèvres, leur seul bien, ont été perdues lors des pires combats autour de Ntamugenga. Le petit garçon souffre d’une insuffisance pondérale dangereuse, malgré un gonflement important causé par la malnutrition. Il ne résiste pas lorsque l’infirmière lui fait une prise de sang, le regard vide. Rien ne pourrait être plus douloureux que la faim qu’il ressent depuis si longtemps.

Lorsque le médecin place l’enfant sur la balance, la mère fond en larmes, non pas de désespoir, mais de soulagement. Elle sait qu’elle est arrivée dans un endroit où quelqu’un se battra pour la vie de son fils avec autant d’acharnement qu’elle l’a fait pendant tous ces mois. Quelques dizaines de grammes de protéines par jour suffiront à lui redonner la santé et la force, et à lui rendre la tranquillité d’esprit.

La Journée de la sécurité alimentaire, samedi, n’est qu’une journée parmi des centaines d’autres dans le calendrier. Vous pouvez écrire à ce sujet, organiser un débat et avoir l’impression de faire quelque chose d’important. Le problème, c’est que les mots et les publications sur les réseaux sociaux ne nourriront pas un enfant affamé. Ils ont besoin de haricots, de poisson, d’œufs, de bananes. Sinon, ils risquent de ne rien avoir du tout.

C’est pourquoi nous ne nous contentons pas de parler. Nous aimons agir. Et nous savons que vous voulez retrousser vos manches et vous joindre à nous, vous le montrez chaque fois que vous soutenez les innombrables enfants dans le besoin.

Quand un enfant cesse de rêver à ce qu’il deviendra et commence à ne rêver qu’à ce qu’il mangera, ses rêves ont rétréci à la taille d’une assiette. Et les rêves d’un enfant devraient être plus grands que le monde entier. Faites de la place pour de grands rêves. Offrez un repas thérapeutique qui peut tout changer.

Sur la photo : Joshua, l’un des jeunes patients de notre centre nutritionnel.