Divine fait la grimace devant les épinards, comme tant d’autres enfants de douze ans à travers le monde. Il y a six semaines, elle n’avait même pas la force de boire une gorgée de lait toute seule. Aujourd’hui, elle a le droit de se plaindre. C’est le droit de ceux qui ne sont plus en train de mourir.
En mai, pour son douzième anniversaire, elle a reçu en cadeau la famine. Aujourd’hui, elle mange des haricots et hésite à finir son poisson. Entre ces deux phrases se trouve tout un univers d’espoir humain : le nôtre, celui de sœur Agnieszka, le vôtre. L’espoir de sa mère. Et depuis peu, celui de Divine, car seul un corps bien nourri peut se réveiller chaque matin avec enthousiasme.
Les photos montrent encore les traces de la bataille. Ses sourcils et ses cils restent rougeâtres, son corps raconte encore l’histoire de la privation. Mais elle n’est plus mourante. Son poids est stable. Ses cellules ont cessé de compter chaque calorie comme un trésor.
Au centre nutritionnel de Ntamugenga, nous assistons chaque jour au même miracle de guérison. Une tasse de lait thérapeutique F-100, un œuf, une bouillie d’arachides mangée cuillère après cuillère. C’est le calcul le plus simple au monde : ajouter de la vie à la vie. Et pourtant, chaque repas thérapeutique est une équation avec une inconnue : l’enfant survivra-t-il jusqu’à demain ?
Divine a survécu. Mais elle n’était pas seule. Chacun d’entre vous qui, au cours des dernières semaines, lui a offert un repas, a participé à ce miracle. Sans vous, son histoire aurait connu une fin différente.
La faim tue plus sûrement qu’une balle. Les médecins de notre centre nutritionnel ne font que renverser le processus, repas après repas, jour après jour.
Divine est en vie, et elle est difficile en matière de nourriture. Dans notre centre, d’autres enfants attendent leur chance de protester contre les épinards. Chaque assiette de cette chance coûte environ 4 €. Un repas thérapeutique. La différence entre une histoire qui se termine et une histoire qui ne fait que commencer. Offrez un repas aux enfants qui ont besoin de leur chance.