Le jardin se verdit. Notre projet agricole au Burkina Faso change une fois de plus la face du désert. Oignons, courgettes et carottes font leur apparition. Les pommes de terre poussent également pour la première fois. L’entrepôt est rangé, le compost est produit, tout le monde est sur les starting-blocks, prêt à récolter. En un mot, le travail bat son plein. Dommage que ce ne soit pas seulement à l’ombre des arbres fruitiers, mais aussi à l’ombre de graves tremblements de terre politiques.
A la campagne, personne ne pense à la politique. Ici, les gens croient que seule la terre peut les nourrir, pas les décisions des politiciens. Pendant ce temps, dans les rues de Ouagadougou, les habitants manifestent leur joie face à la décision de la France de retirer ses troupes. Au lieu de cela, ils accueillent les Russes à bras ouverts. Ils croient qu’en tournant le dos aux anciens colonisateurs et en décidant eux-mêmes avec qui ils veulent fraterniser, ils retrouveront leur souveraineté.
Les soldats français qui tentent depuis 12 ans de résister aux jihadistes qui attaquent depuis le nord seront donc remplacés par des mercenaires du groupe russe Wagner. Personne ne veut des Français ici. Personne ne sait grand-chose sur les Russes.
Tout indique que les drapeaux russes flottant lors des rassemblements de soutien dans la capitale du Burkina Faso sont un triomphe de la propagande de la superpuissance, qui a balayé les médias sociaux, dépeignant les Français comme coupables de tous les maux de ce monde. Nous ne sommes pas optimistes quant aux méthodes du groupe Wagner, qui pille les richesses naturelles des pays africains et se débarrasse de ceux qui n’aiment pas ça.
Nous nourrissons les affamés là où un repas par jour, pour beaucoup, est un rêve. En soutenant notre projet agricole, vous leur permettez de travailler la terre qui leur donnera du pain. C’est la seule chose sur laquelle ils peuvent compter.